Auteur: Rick Yancey Titre: La 5e vague Editions: Robert Laffont Genre: Science-fiction (dystopie) Date de sortie: Mai 2013 Nombre de pages (environ): 600 Statut: trilogie incomplète |
1re VAGUE : EXTINCTION DES FEUX
2e VAGUE : DÉFERLANTE
3e VAGUE : PANDÉMIE
4e VAGUE : SILENCE
À l'aube de la 5e vague, sur une autoroute désertée, Cassie tente de Leur échapper... Eux, ces êtres qui ressemblent trait pour trait aux humains et qui écument la campagne, exécutant quiconque a le malheur de croiser Leur chemin. Eux, qui ont balayé les dernières poches de résistance et dispersé les quelques rescapés.
Pour Cassie, rester en vie signifie rester seule. Elle se raccroche à cette règle jusqu'à ce qu'elle rencontre Evan Walker. Mystérieux et envoûtant, ce garçon pourrait bien être son ultime espoir de sauver son petit frère. Du moins si Evan est bien celui qu'il prétend...
ILS CONNAISSENT NOTRE MANIÈRE DE PENSER.
ILS SAVENT COMMENT NOUS EXTERMINER.
ILS NOUS ONT ENLEVÉ TOUTE RAISON DE VIVRE.
ILS VIENNENT NOUS ARRACHER
CE POUR QUOI NOUS SOMMES PRÊTS À MOURIR.
Un début lent et difficile
qui laisse place à un déroulement digne d'une bonne dystopie.
Malgré le fait que ce roman
fasse bien parler de lui, il ne me tentait pas plus que ça, bien que
la couverture soit très belle (j'en profite pour saluer l'esthétisme
de l'ouvrage dont les pages sont noires à chaque changement de point
de vue) et le résumé accrocheur. Après l'avoir emprunté plusieurs
fois sans savoir eu/pris le temps de le lire j'ai enfin décidé de
découvrir ce que me réservait ces pages. Je ne savais pas vraiment
à quoi m'attendre car même si je savais que les critiques étaient
positives je ne les avais pas lues. J'espérais que ce livre me
ferait renouer avec la dystopie, genre que j'ai abandonné puis
repris en me confrontant à de nouvelles déceptions.
Heureusement ce premier tome
n'en fait pas partie, même si au début c'était mal parti. Ma
lecture s'est faite en deux temps. Voici un moyen de vous le
montrer : j'ai pris une semaine pour venir à bout de la
première partie (150 pages environ) et trois jours pour terminer le
reste. Eh oui, je vous l'accorde, dix jours pour finir un livre (même
un pavé de 600 pages) c'est long, surtout quand on est en vacances.
Je n'ai aucune excuse mais cette longue durée s'explique par le
début du roman, avec lequel j'ai eu beaucoup de mal. C'est très
lent, on avance peu. L'auteur passe du passé au présent sans crier
gare, mélangeant la situation actuelle du personnage à sa vie
passée et à ses souvenirs. De plus il mentionne les vagues qui ont
eu lieu d'une manière qui m'a plongée dans la confusion. Je ne
savais plus où j'en étais et j'ai même songé à stopper ma
lecture. Je me suis accrochée et l'apparition de l'alternance des
points de vue m'a permis de réaliser que j'avais fait le bon choix.
Une fois plongée dans le récit, plus question de l'abandonner.
Bien que je n'ai pas
apprécié la première partie, intitulée Le dernier historien, je
reconnais qu'elle est essentielle à l'histoire étant donné qu'elle
en pose les bases. Nous découvrons donc le personnage principal :
Cassie, une quinzaine d'années. C'est l'une des dernières
survivantes, assez tenace pour avoir résisté aux quatre vagues.
Résistera-t-elle à la cinquième qui se profile ? Ses choix et
son combat contre la mort sont motivés par une promesse qu'elle a
faite, et qu'elle croit irréalisable. Elle est forte, courageuse et
déterminée : elle remplit à merveille le rôle de l'héroïne.
Elle possède un plus, comme Zombie, qui font qu'ils m'ont vraiment
plu. Mais je m'y attarderai plus tard. Parlons justement de Zombie,
que j'ai aussi apprécié. En fait, ça n'arrive pas souvent mais
j'ai aimé tous les personnages, gentils comme méchants, car je les
ai trouvés tous très bien travaillés. Premièrement, Zombie nous
permet d'en apprendre davantage sur l'histoire. Si Cassie est dans le
vague parce qu'elle est éloignée des événements, le garçon en
est au cœur et nous éclaire. L'alternance de point de vue peut
déstabilisée car on ne sait pas tout de suite qui parle mais j'ai
trouvé que passer d'un personnage à l'autre apportait du
dynamisme. Deuxièmement, il a une force, qu'il ne soupçonne pas
toujours. J'ai aimé l'avant/après. En effet, comme les autres,
Zombie a été brisé par les circonstances et certaines personnes
(notamment Renzik, parfait en tant que brute) et son ancien lui
n'existe plus : il a laissé place à un jeune homme
complètement différent. Il y a aussi Evan, qui ne pouvait que me
charmer. Contrairement à ce que laisse présager la quatrième de
couverture, il n'apparaît pas assez tôt selon moi et je l'ai
attendu avec impatience. Quant à la romance qui est suggérée, elle
est reléguée au second plan. Et c'est une bonne chose car on se
concentre sur le contexte très bien travaillé lui aussi.
La Terre est envahie par des
extraterrestres. Comme nous le conseille Cassie, oubliez tout de
suite les Martiens verts et leurs soucoupes volantes. Ils ne
ressemblent à rien de tout ça. À vrai-dire, à part eux, tout le
monde ignore à quoi ressemblent les Autres (ou les Silencieux comme
les appelle Cassie.) Et c'est bien là le problème : qui est
extraterrestre et qui ne l'est pas ? Dans ce livre, nous sommes
incapable de dire qui sont les gentils et les méchants et nous
sommes régulièrement induits en erreur. Nous ne devons surtout pas
nous fier aux apparences, d'ailleurs nous ne devons nous fier à
personne. Cela suscite des questions : qui sont les autres ?
Que veulent-ils ? Le mystère est bien entretenu.
Cette situation crée un
cadre sombre et une ambiance pesante. C'est pour cette raison que je
ne conseille pas ce roman aux plus jeunes (moins de quatorze/treize
ans) parce qu'il est parfois violent: on côtoie la mort à chaque
chapitre. L'humanité rétrécit à vue d’œil : le nombre de
morts augmente fortement et en plus, les survivants perdent leur
humanité. Comme c'est souvent répété dans le livre :
« il faut tué avant d'être tué. » En revanche, un
aspect empêche l'atmosphère d'être trop lourde : le sarcasme
dont ne se départissent pas les protagonistes. C'est souvent drôle
et le style de l'auteur y est pour beaucoup. Pour désigner les
fesses, R. Yancey ne s'embarrasse pas des termes tels que
''postérieur'' ou ''derrière''. Lui balance ''cul'' ; c'est
plus cash, plus direct. Ça plaît ou ça plait pas. Je m'y suis
habituée au cours de ma lecture et j'ai apprécié le fait qu'on ait
clairement accès aux pensées des personnages, comme si nous nous
trouvions dans leur tête. Ça contribue beaucoup au réalisme du
livre.
L'auteur nous propose une
vision originale de l'invasion extraterrestre. Tout comme le contexte et le style, les personnages sont travaillés et constituent une
bonne dystopie que j'ai globalement aimé même si les longueurs du
début ont failli me décourager. J'ai hâte de lire la suite, en
espérant rentrer directement dans le vif du sujet et réellement
m'attacher aux personnages sympathiques. Comme beaucoup de dystopies,
celle-ci est intéressante puisqu'elle nous fait réfléchir. Le
point qui m'a marquée est la façon dont les enfants sont utilisée
(Nugget, Teacup...) Ce sont des cibles faciles, qui sont aisément
manipulables puis transformées en véritables machines de guerre. Un
autre aspect que j'ai aimé : la surprenante présence de
l'humour dans ce récit. Après tout, le rire n'est-il pas le propre
de l'homme ?
C'est un 7/10.
Tome suivant: La Mer infinie
Adaptation cinématographie prévue