jeudi 29 octobre 2015

La 5e vague, T.1

Couverture de La 5e Vague, Tome 1
Auteur: Rick Yancey
Titre: La 5e vague
Editions: Robert Laffont
Genre: Science-fiction (dystopie)
Date de sortie: Mai 2013
Nombre de pages (environ): 600
Statut: trilogie incomplète
              




1re VAGUE : EXTINCTION DES FEUX
2e VAGUE : DÉFERLANTE
3e VAGUE : PANDÉMIE
4e VAGUE : SILENCE

À l'aube de la 5e vague, sur une autoroute désertée, Cassie tente de Leur échapper... Eux, ces êtres qui ressemblent trait pour trait aux humains et qui écument la campagne, exécutant quiconque a le malheur de croiser Leur chemin. Eux, qui ont balayé les dernières poches de résistance et dispersé les quelques rescapés.

Pour Cassie, rester en vie signifie rester seule. Elle se raccroche à cette règle jusqu'à ce qu'elle rencontre Evan Walker. Mystérieux et envoûtant, ce garçon pourrait bien être son ultime espoir de sauver son petit frère. Du moins si Evan est bien celui qu'il prétend...

ILS CONNAISSENT NOTRE MANIÈRE DE PENSER.
ILS SAVENT COMMENT NOUS EXTERMINER.
ILS NOUS ONT ENLEVÉ TOUTE RAISON DE VIVRE.
ILS VIENNENT NOUS ARRACHER
CE POUR QUOI NOUS SOMMES PRÊTS À MOURIR.



Un début lent et difficile qui laisse place à un déroulement digne d'une bonne dystopie.

Malgré le fait que ce roman fasse bien parler de lui, il ne me tentait pas plus que ça, bien que la couverture soit très belle (j'en profite pour saluer l'esthétisme de l'ouvrage dont les pages sont noires à chaque changement de point de vue) et le résumé accrocheur. Après l'avoir emprunté plusieurs fois sans savoir eu/pris le temps de le lire j'ai enfin décidé de découvrir ce que me réservait ces pages. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre car même si je savais que les critiques étaient positives je ne les avais pas lues. J'espérais que ce livre me ferait renouer avec la dystopie, genre que j'ai abandonné puis repris en me confrontant à de nouvelles déceptions.

Heureusement ce premier tome n'en fait pas partie, même si au début c'était mal parti. Ma lecture s'est faite en deux temps. Voici un moyen de vous le montrer : j'ai pris une semaine pour venir à bout de la première partie (150 pages environ) et trois jours pour terminer le reste. Eh oui, je vous l'accorde, dix jours pour finir un livre (même un pavé de 600 pages) c'est long, surtout quand on est en vacances. Je n'ai aucune excuse mais cette longue durée s'explique par le début du roman, avec lequel j'ai eu beaucoup de mal. C'est très lent, on avance peu. L'auteur passe du passé au présent sans crier gare, mélangeant la situation actuelle du personnage à sa vie passée et à ses souvenirs. De plus il mentionne les vagues qui ont eu lieu d'une manière qui m'a plongée dans la confusion. Je ne savais plus où j'en étais et j'ai même songé à stopper ma lecture. Je me suis accrochée et l'apparition de l'alternance des points de vue m'a permis de réaliser que j'avais fait le bon choix. Une fois plongée dans le récit, plus question de l'abandonner.
Bien que je n'ai pas apprécié la première partie, intitulée Le dernier historien, je reconnais qu'elle est essentielle à l'histoire étant donné qu'elle en pose les bases. Nous découvrons donc le personnage principal : Cassie, une quinzaine d'années. C'est l'une des dernières survivantes, assez tenace pour avoir résisté aux quatre vagues. Résistera-t-elle à la cinquième qui se profile ? Ses choix et son combat contre la mort sont motivés par une promesse qu'elle a faite, et qu'elle croit irréalisable. Elle est forte, courageuse et déterminée : elle remplit à merveille le rôle de l'héroïne. Elle possède un plus, comme Zombie, qui font qu'ils m'ont vraiment plu. Mais je m'y attarderai plus tard. Parlons justement de Zombie, que j'ai aussi apprécié. En fait, ça n'arrive pas souvent mais j'ai aimé tous les personnages, gentils comme méchants, car je les ai trouvés tous très bien travaillés. Premièrement, Zombie nous permet d'en apprendre davantage sur l'histoire. Si Cassie est dans le vague parce qu'elle est éloignée des événements, le garçon en est au cœur et nous éclaire. L'alternance de point de vue peut déstabilisée car on ne sait pas tout de suite qui parle mais j'ai trouvé que passer d'un personnage à l'autre apportait du dynamisme. Deuxièmement, il a une force, qu'il ne soupçonne pas toujours. J'ai aimé l'avant/après. En effet, comme les autres, Zombie a été brisé par les circonstances et certaines personnes (notamment Renzik, parfait en tant que brute) et son ancien lui n'existe plus : il a laissé place à un jeune homme complètement différent. Il y a aussi Evan, qui ne pouvait que me charmer. Contrairement à ce que laisse présager la quatrième de couverture, il n'apparaît pas assez tôt selon moi et je l'ai attendu avec impatience. Quant à la romance qui est suggérée, elle est reléguée au second plan. Et c'est une bonne chose car on se concentre sur le contexte très bien travaillé lui aussi.

La Terre est envahie par des extraterrestres. Comme nous le conseille Cassie, oubliez tout de suite les Martiens verts et leurs soucoupes volantes. Ils ne ressemblent à rien de tout ça. À vrai-dire, à part eux, tout le monde ignore à quoi ressemblent les Autres (ou les Silencieux comme les appelle Cassie.) Et c'est bien là le problème : qui est extraterrestre et qui ne l'est pas ? Dans ce livre, nous sommes incapable de dire qui sont les gentils et les méchants et nous sommes régulièrement induits en erreur. Nous ne devons surtout pas nous fier aux apparences, d'ailleurs nous ne devons nous fier à personne. Cela suscite des questions : qui sont les autres ? Que veulent-ils ? Le mystère est bien entretenu.
Cette situation crée un cadre sombre et une ambiance pesante. C'est pour cette raison que je ne conseille pas ce roman aux plus jeunes (moins de quatorze/treize ans) parce qu'il est parfois violent: on côtoie la mort à chaque chapitre. L'humanité rétrécit à vue d’œil : le nombre de morts augmente fortement et en plus, les survivants perdent leur humanité. Comme c'est souvent répété dans le livre :  « il faut tué avant d'être tué. » En revanche, un aspect empêche l'atmosphère d'être trop lourde : le sarcasme dont ne se départissent pas les protagonistes. C'est souvent drôle et le style de l'auteur y est pour beaucoup. Pour désigner les fesses, R. Yancey ne s'embarrasse pas des termes tels que ''postérieur'' ou ''derrière''. Lui balance ''cul'' ; c'est plus cash, plus direct. Ça plaît ou ça plait pas. Je m'y suis habituée au cours de ma lecture et j'ai apprécié le fait qu'on ait clairement accès aux pensées des personnages, comme si nous nous trouvions dans leur tête. Ça contribue beaucoup au réalisme du livre.

L'auteur nous propose une vision originale de l'invasion extraterrestre. Tout comme le contexte et le style, les personnages sont travaillés et constituent une bonne dystopie que j'ai globalement aimé même si les longueurs du début ont failli me décourager. J'ai hâte de lire la suite, en espérant rentrer directement dans le vif du sujet et réellement m'attacher aux personnages sympathiques. Comme beaucoup de dystopies, celle-ci est intéressante puisqu'elle nous fait réfléchir. Le point qui m'a marquée est la façon dont les enfants sont utilisée (Nugget, Teacup...) Ce sont des cibles faciles, qui sont aisément manipulables puis transformées en véritables machines de guerre. Un autre aspect que j'ai aimé : la surprenante présence de l'humour dans ce récit. Après tout, le rire n'est-il pas le propre de l'homme ?


C'est un 7/10.

Tome suivant: La Mer infinie
Adaptation cinématographie prévue

Le Diable s'habille en Prada, T.1

Auteur: Lauren Weisberg
Titre: Le Diable s'habille en Prada
Editions: Fleuve Noir
Date de sortie: 2004
Genre: Chick-lit
Nombre de pages (environ): 500
Statut: duologie complète



Andrea n'en revient pas : même avec ses fringues dépareillées, elle l'a décroché, ce job de rêve. La jeune femme de vingt-trois ans va enfin intégrer la rédaction de Runway, prestigieux magazine de mode new-yorkais ! Et devenir l'assistante personnelle de la rédactrice en chef, la papesse du bon goût, la dénommée Miranda Priestly. Une chance inouïe pour Andrea : des milliers d'autres filles se damneraient pour être à sa place ! Mais derrière les strass et les paillettes de cette usine à rêves se cache un enfer peuplé de talons aiguilles et de langues de vipère. Leurs raisons de vivre ? Répondre à TOUTES les angoisses existentielles de la déesse Miranda. Justement, cette dernière vient de trouver une nouvelle victime de la mode : " An-dre-ââ "...




C'est une bonne surprise pour moi qui ne suis pas une fan de chick-lit

La chick-lit, ce n'est pas vraiment mon truc. Mais ayant apprécié le film, j'ai voulu donner sa chance au roman. Et je n'ai pas été déçue.

Nous partageons les pensées d'Andrea, que j'ai apprécié parce qu'elle a du caractère. Elle ne connaît rien à la mode et n'en a rien à faire. Pourtant elle se retrouve à travailler pour Runway, l'un des plus grands magazines du milieu, alors que son rêve est d'écrire pour le New Yorker. Quelle chance elle a d'être l'assistante personnelle de Miranda Priestly : « des milliers d'autres filles se damneraient pour être à sa place ! » Mais Andrea n'est pas comme les autres et elle fait tache dans ce monde qui n'est pas le sien. Une grosse part de l'humour du livre réside dans le décalage entre Andrea et les employés du prestigieux magazine. À travers ses nombreux faux pas, nous apprenons quels sont les codes qui régissent cet univers impitoyable. On ressent que l'auteur maîtrise parfaitement son sujet (elle a d'ailleurs été personnelle d'Anna Wintour) cependant le seul bémol du roman est que je trouve ça trop généralisé : commères – anorexiques – homosexuels sont les catégories qui constituent les équipes de la rédaction. Les pages sont ponctuées de marques de luxe et de descriptions détaillées de tenues et d'articles vestimentaires. Au lieu que ce soit lassant ou superficiel, cela nous immerge dans ce monde hostile d'apparences, d'hypocrisie, d’exigence et d'excès. Comme c'est effrayant de constater que certaines personnes sont tellement riches qu'elles en perdent la valeur de l'argent.

Si Andra est le personnage principal, Miranda Priestly est aussi essentielle au roman. J'avais quelques doutes quant à son personnage, craignant que son caractère odieux ne soit pas exploité à fond. Mes crainte se sont rapidement envolées, cet aspect est poussé jusqu'au bout : c'est la méchanceté incarnée. Qu'est-ce que j'ai aimé la détester ! Cette reine de la mauvaise foi m'a autant amusée que scandalisée. J'ai compatis avec Andrea, tout au long de son chemin semé d'embûches. J'ai partagé ses angoisses suite à l'énième sonnerie de téléphone qui retentit incessamment, n'importe quand ; puis sa consternation en apprenant une autre requête impossible après avoir décroché. Non seulement Miranda est odieuse envers Andrea (et les gens en général) mais en plus elle transforme sa vie en cauchemar. Elle règne en maître, d'une main de fer. À la fois crainte et adulée, elle traite ses employés comme des moins que rien qui se doivent d'être à sa merci vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Elle les humilie et les a à l'usure, ce qui témoigne de sa profonde méchanceté.

Le roman se déroule sur un an, ce qui nous permet de constater pas à pas l'évolution d'Andrea. Sans s'en rendre compte, elle devient ce qu'elle a toujours refusé d'être : une parfaite fille de Runway. On voit comme cela impacte sa vie sociale et les relations qu'elle entretient avec ses proches qui font de son mieux pour la soutenir, j'ai d'ailleurs eu un coup de cœur pour Alex. Andrea est souvent dans le déni (notamment par rapport à l'inquiétante attitude de sa meilleure amie) et on constate que son travail et Miranda la bouffent et que sa situation semble sans issue. Elle en vient à ne plus dormir, à ne plus manger, à ne plus vivre.

Ce roman m'a fait rire et je le conseille même à ceux qui, comme moi, sont réticents à l'idée de lire de la chick-lit Je pense qu'au-delà de faire de l'humour, la visée du livre est aussi de critiquer le milieu de la mode qui, s'il peut nous fasciner par certains aspects, nous dégoûte par d'autres aspects.
Une autre question se pose : la fin justifie-t-elle toujours les moyens ? Après cette agréable lecture, je dirai que non : atteindre ses objectifs à tout prix ne vaut pas la peine quand il y a trop à perdre.


C'est un 7/10.

Tome suivant: Vengeance en Prada - Le retour du Diable

mercredi 28 octobre 2015

Tes mots sur mes lèvres

Auteur: Katja Millay
Titre: Tes mots sur mes lèvres
Editions: Fleuve noir
Date de sortie: Janvier 2014
Genre: Romance
Nombre de pages (environ): 500



Je m’appelle Nastya.
Voilà 452 jours que je ne parle plus. A personne.
Depuis que quelqu’un m’a volé ma vie et ma seule passion.

Dans mon nouveau lycée, personne ne sait qui je suis et tout le monde me fuit.
Sauf Josh Bennet.

Il est toujours seul comme moi.
Un jour, il me parle.
Et ma vie change.
Encore une fois…



Des personnages complexes qui nous offrent un romance qui, tout en l'étant autant, parvient à nous toucher.


En empruntant ce roman à la bibliothèque, je savais déjà qu'il allait me plaire. La tranche de vie d'adolescents brisés, leur évolution personnelle et celle de leurs sentiments... tout cela constituait les éléments pour nous toucher. Et sans grande surprise, ça a été le cas.

Trois aspects du livre m'ont émue : l'écriture, les personnages et la romance. En effet j'ai beaucoup aimé la plume de l'auteur qui a beaucoup d'importance dans ce genre d'ouvrage. Évidemment l'écriture compte toujours dans un livre mais ici, le choix des mots est essentiel puisque c'est à travers eux qu'est censée passer l'émotion (l(un des aspects primordiaux de ce genre de livres selon moi.) C'est ce qui s'est passé ici et découvrir ces belles pages m'a beaucoup plu.
Quant aux personnages, ils divergent de ceux que nous pouvons rencontrer dans les romances habituelles. Oubliez la demoiselle  en détresse et le beau brun ténébreux au charme fou qui tient à tout prix à devenir son super-héros. Laissez place à Nastya, une adolescente en colère qui sait exprimer le fond de sa pensée malgré le mutisme dans lequel elle s'est enfermée suite au tragique événement qui a détruit sa vie. Quand on découvre, au fil de l'histoire, ce qui lui est arrivé, on comprend aisément le fort caractère de Nastya. Elle peut effectivement paraître dure voire méchante (Drew la surnomme d'ailleurs : « Nasty. ») A cause de l'image qu'elle se donne, j'ai eu du mal à apprécier Nastya. Mais comment ne pas s'y attacher après ce qu'elle a vécu et quand on voit que sous ces couches de maquillage outrancier et ces tenues provocantes se cache une fille blessée?Drew, lui, est un personnage que l'on connaît connaît par cœur : l'incorrigible meilleur ami tombeur qui ne peut s'empêcher d'enchaîner les conquêtes sans états d'âme. Et pourtant, cette fois, il est différent. Comme je l'ai dit, les personnages sont originaux. Drew l'est dans le sens où l'auteure ne le réduit pas uniquement au cliché et en fait un personnage à part entière, en lui créant une histoire et donc en lui conférant un capital sympathie.Il y a enfin Josh, dont le point de vue alterne avec celui de Nastya, pour notre plus grand plaisir. Je l'ai immédiatement apprécié, pour son tempérament tranquille et sa simplicité. Il a lui aussi connu son lot de drames, ce qui explique sa solitude et son indépendance, point qu'il a en commun avec Nastya. Il ne veulent dépendre de personne, c'est pour cela qu'ils ne veulent pas s'avouer leurs sentiments, ni même les admettre. Cela engendre une romance qui, loin d'être linéaire, est ponctuée de hauts et de bas. Même quand les personnages sont confus et qu'ils ne savent plus où ils en sont, nous parvenons à partager clairement ce qu'ils ressentent grâce à la superbe plume déjà mentionnée qui nous offre de jolis moments.

Comme je m'y attendais, Tes mots sur mes lèvres a été une très belle lecture au niveau de la plume qui nous livre une romance touchante, à l'image de ses personnages profonds.


C'est un 8/10.  

lundi 26 octobre 2015

Boys don't cry, T.1

Auteur: Malorie Blackman
Titre: Boys don't cry
Editions: Milan
Genre: Réalisme
Date de sortie: octobre 2011
Nombre de pages (environ):
Statut: duologie complète



 Dante attend les résultats de ses examens. Le courrier qui lui ouvrira les portes de l'université. De sa future vie. 
Celle dont il a toujours rêvé. Mais quand on sonne enfin à la porte, ce n'est pas le facteur, c'est Mélanie. Son ex-copine, dont il n'a plus entendu parler depuis des mois. Avec un bébé. Le sien. Le leur. Être père à 17 ans ? Il y a de quoi pleurer. Mais les garçons ne pleurent jamais...




Trois portrait d'hommes touchants qui, s'ils ne pleurent pas, réussissent à nous mettre la larme à l’œil.

Suite à mon gros coup de cœur avec Entre chiens et loups, je me suis dit que M. Blackman était une valeur sûre. En empruntant ce roman à la bibliothèque, je pensais que ce roman (dont le thème abordé m'intéressais) allait me plaire. Ça a été le cas. Et honnêtement, je ne pensais pas que ce serait à ce point.

Au vu de la quatrième de couverture, on pourrait croire que ce roman est humoristique. Et c'est vrai qu'il m'a fait rire. Mais il m'a surtout émue. En fait, les personnages m'ont émue. Il y a le père qui, bien qu'on en parle moins que les deux frères, a une place importante dans le récit comme s'il se redécouvrait une paternité à travers cet événement. Il y a aussi Adam, dont l'exubérance et l'arrogance m'ont plu. Au-delà de cet aspect sympathique, il y a une vraie sensibilité, qui a fait que je m'y suis véritablement attachée. Bien qu'on partage agréablement son point de vue de temps à autre, c'est Dante le personnage central du livre. L'adolescent typique. Ses réactions sont naturelles et compréhensibles. On ne peut pas le blâmer de ne pas considérer sa fille comme un cadeau. On compatit pour les galères dans lesquelles il se retrouve toutefois dans le roman, Emma n'est pas perçue comme un fardeau. Dante apprendra que ce n'en est pas un. Comme lui, nous sommes confrontés aux difficultés rencontrées face à la parentalité précoce. Mais nous assistons aussi aux bonheurs simples que cela entraîne.
Le point de vue masculin ne m'a pas du tout empêchée de me sortir proche d'Adam et Dante (croyez-moi, des fois ça joue.) Le style efficace de l'auteure nous permet de ressentir les émotions et sa plume retranscrit leur belle évolution. Adam passe du garçon à l'homme, de l'ado borné au père aimant.


Boys don't cry est une belle leçon. Il n'y a rien de moralisateur du style : « Assumez vos erreurs ! » D'autres thèmes sont abordés que je ne vous révélerai pas afin de vous laissez les découvrir au fil de votre lecture. Ils sont en tout cas tous très bien traités. Ce roman aux personnages touchants et qui est rempli d'émotion me confirme le talent de M. Blackman, qui me plaît aussi dans ce registre. Il s'ajoute à mes coups de cœur par la même occasion. Les garçons ne pleurent pas ? Je n'y crois pas une seule seconde. Mais une chose est sûre : cette lecture a bien failli me faire pleurer.

C'est un 

Tome suivant: Heart break girl

dimanche 25 octobre 2015

Orgueil et Préjugés



Auteur: Jane Austen
Titre: Orgueil et préjugés
Editions: *
Date de sortie:
Nombre de pages (environ): *
Genre: Classique - historique - romance
* comme c'est un classique il existe dans plusieurs versions

Élisabeth Bennet a quatre sœurs et une mère qui ne songe qu'à les marier. Quand parvient la nouvelle de l'installation à Netherfield, le domaine voisin, de Mr Bingley, célibataire et beau parti, toutes les dames des alentours sont en émoi, d'autant plus qu'il est accompagné de son ami Mr Darcy, un jeune et riche aristocrate. Les préparatifs du prochain bal occupent tous les esprits...
Jane Austen peint avec ce qu'il faut d'ironie les turbulences du cœur des jeunes filles et, aujourd'hui comme hier, on s'indigne avec l'orgueilleuse Élisabeth, puis on ouvre les yeux sur les voies détournées qu'emprunte l'amour...



Un  classique si divertissant qu'il m'a fait oublier  que c'en était un

J'ai vu plusieurs fois le film Orgueil et préjugés de Joe Wright et je l'ai apprécié, ainsi que
l'interprétation de Keira Knightley. Cela m'a donné envie de lire le livre afin de découvrir davantage les détails et l'évolution de la romance qui y est contée. N'y voyez pas de mauvais jeux de mots avec le titre mais j'avais quelques préjugés par rapport au fait que c'était un classique. J'avais peur de rencontrer des longueurs au cours de ma lecture, et de trouver cette dernière trop difficile. Ça n'a pas été le cas ; j'ai donc été agréablement surprise par ce roman qui change de me lectures habituelles. Oui parce que ce n'est pas tous le jours que je lis des ouvrages traitant de la société anglaise de la fin du XVIIIe siècle où le mariage n'est pas nécessairement fondé sur l'amour mais plus sur la position sociale qu'occupe le parti potentiel.

C'est dans cette société britannique, en province, qu'évoluent les Bennet. Avec ses cinq filles (dont Elizabeht) Mrs Bennet n'a pas le temps de s'ennuyer, obsédée qu'elle st par l'idée de les marier.

Ce que j'ai aimé dans ce roman c'est que les personnages ont une personnalité bien à eux. Il y en a certes qui se ressemblent (comme Miss Bingley et Mrs Hurst ; Lydia et Kitty...) mais leur caractère bien développé et travaillé fait qu'ils apportent chacun leur touche à l'histoire, selon l'importance du rôle qu'ils jouent dans celle-ci. Au début je me suis emmêlée les pinceaux à cause du nombre de personnages (et aussi du nom des lieux) mais j'ai fini par m'habituer à ceux qui étaient les plus récurrents et les plus essentiels. Et au cœur du roman se trouvent les Bennet, une famille haute en couleurs, qui contient des membres plus variés les uns que les autres. Il y a tellement de choses à dire sur leurs manières farfelues, sur leurs particularités et leurs différences que cet ouvrage aurait presque pu s'appeler « Les Bennet », tellement leur existence est primordiale pour le récit.
La mère, Mrs Bennet, est vraiment un cas. Elle est insupportable, exubérante et fofolle (comme le dit l'auteure.) Et c'est pour cela que je l'ai trouvée drôle. Drôle à cause de son manque de tact et de finesse. Drôle de par la façon dont elle est engagée dans la cause du mariage de ses filles.
Elle est mariée à Mr Bennet. J'ai trouvé son côté décalé et sarcastique très sympathique.
J'ai bien aimé Jane, qui n'est que douceur et bonté mais j'ai eu un peu de mal avec son côté lisse (toutefois bien moins prononcé et agaçant que dans le film.)
Lydia et Kitty ne pensent qu'aux bals et aux garçons (en l'occurrence aux officiers.) Elles sont quelque peu écervelées et leur inconscience est parfois énervante, puisqu'elle les conduit à faire des bêtises.
Mary, elle, est toujours à la marge, c'est une éternelle incomprise. Elle m'a fait de la peine et je n'ai pas compris pourquoi elle était souvent tenue à l'écart.
Venons-en à Elisabeth, le personnage principal. Elle essaie tant bien que mal de composer avec sa famille dont le manque de bienséance et d'élégance lui porte souvent préjudice. Elle s'en démarque parce qu'elle est très différente de ses sœurs et des autres filles de son âge. Ce n'est pas qu'elle ne s'intéresse pas aux garçons, c'est juste qu'elle a des exigences bien précises à ce sujet et que l'amour est son seul moteur. Elle sait ce qu'elle veut (même si elle est perdue à certains moments), du moins, elle sait ce qu'elle ne veut pas et n'hésite pas à le faire savoir. Son fort caractère, sa détermination et son sens de la répartie font d'elle une héroïne originale et fort sympathique.
Il était évident que sa rencontre avec Mr Darcy allait faire des étincelles, à cause de leur grosse personnalité et de leur orgueil respectifs. Malgré le fait qu'il se comporte mal, je ne suis pas parvenue à détester Mr Darcy, bien au contraire, j'ai été charmée par son côté complexe, énigmatique et imprévisible.
Au fil du roman, une question se pose : Mr Darcy et Elizabeth n'éprouvent-ils que de l'aversion l'un pour l'autre ?

Comme il s'agit d'une histoire d'amour, on pourrait s'attendre à ce qu'il ne se passe pas grand-chose et à s'ennuyer. Ce n'est pas du tout un roman d'action mais certains événements (outre les bals, les réceptions et les voyages – j'ai d'ailleurs bien aimé découvrir ce mode de vie) comme des révélations viennent troubler le récit au parfait moment.
Ce qui m'a le plus passionnée, c'est évidemment la belle histoire entre Elisabeth et Mr Darcy, qui en fait rêver plus d'une. Non mais lisez-moi ces déclarations ! N'est-ce pas trop beau ? Notre cœur ne fond-il pas alors que celui des protagonistes bat la chamade ? On suit l'évolution de leur amour pas à pas, c'est vraiment travaillé en profondeur. Les sentiments sont bien décrits, on comprend les doutes et les hésitations, ainsi que les barrières qui séparent les deux partis. Notamment la barrière sociale qui semble infranchissable.

Quant à la plume de l'auteure, j'ai aimé l'ironie qui en ressort ainsi que les répliques bien pensées. J'ai mis une bonne quinzaine de jour pour parvenir à bout de ce roman, ce qui montre bien que j'ai quand eu du mal à m'adapter à ce registre différent.

J'ai retrouvé dans le livre le dynamisme et l'humour qui m'ont plu dans le film. D'ailleurs si
vous ne l'avez pas vu, je vous le conseille car je trouve qu'il fait bien honneur au roman, rien qu'au niveau de l'ambiance qui y est très bien retranscrite. Le roman apporte une richesse au niveau des personnages développés, de l'intrigue amoureuse et de l'écriture.
Cette lecture m'a permis de considérer les classiques différemment et me donne envie de lire d'autres livres de cette auteure. Je conseille donc celui-là aux romantiques qui, je pense, l'apprécieront autant que moi – du moins je l'espère.
S'il y en a qui ont peur de tomber dans le gnangnan, rassurez-vous, Elisabeth est trop terre à terre pour une romance guimauve. Orgueil et préjugés, au-delà de l'histoire d'amour, est (selon moi) le regard qu'une fille porte sur les enjeux du mariage pour les femmes de son époque ainsi que le mode de vie et la façon d'être auxquels elles pouvaient être cantonnées.


C'est un 8/10 enthousiaste!

samedi 24 octobre 2015

A tous les garçons que j'ai aimé, T.1



Auteur: Jenny Han
Titre: A tous les garçons que j'ai aimé
Editions: Panini books
Date de sortie: février 2015
Nombre de pages (environ): 500
Genre: Romance
Statut: bilogie complète - Les amours de Lara Jean


Et si les garçons pour lesquels vous aviez eu le béguin découvraient vos sentiments... tous en même temps ? Lara Jean Song conserve ses lettres d’amour dans une boîte à chapeau que sa mère lui a donnée. Ce ne sont pas des lettres qu’elle a reçues, ce sont celles qu’elle a écrites. Une pour chaque garçon qu’elle a aimé. Lorsqu’elle écrit, elle ose ouvrir son cœur et dire toutes les choses que jamais elle n’exprimerait dans la vraie vie, car ses lettres ne sont que pour elle. Jusqu’au jour où Lara découvre que ses lettres secrètes ont toutes été postées… Elle doit soudain faire face à son passé amoureux, la situation devient vite hors de contrôle mais qui sait…? Quelque chose de positif pourrait ressortir de ces lettres, après tout. 


La légèreté et la douceur du roman en font une lecture très sympathique. 


J'avais déjà lu du Jenny Han mais c'est avant la jolie couverture m'a poussée à acheter ce livre. En effet, elle reflète le romantisme et la poésie que contient ce livre à l'univers girly.

Dans cet univers se trouve Lara Jean, une dont j'ai apprécié percevoir quelques aspects de la culture, notamment grâce aux plats traditionnels. C'est une adolescente et romantique à laquelle je me suis attachée. Je pense que beaucoup s'identifieront à cette jeune fille  un peu perdue qui panique, tombe amoureuse et rêve – beaucoup. Son côté fleur bleue et un peu naïve la rend touchante ; tout comme la forte relation qu'elle entretient avec ses proches.
Parmi les destinataires de ses fameuses missives figure Josh, le petit-ami de Margot, la sœur aînée de Lara Jean. Il m'a paru parfait, peut-être un peu trop. Mais je suis immédiatement tombée sous son charme, tout comme le reste de la famille.

D'ailleurs, le point que j'ai apprécié est la place de la famille dans la vie de Lara Jean et dans le roman. On en découvre le fonctionnement et l'harmonie en souriant, grâce aux situations drôles qu'elle traverse. On s'y attache aussi, parce qu'on sent l'amour qui unit les membres les uns aux autres et les poussent à se serrer les coudes dans les coups durs, notamment suite au décès de la mère. Après ce tragique événement, il a fallu se relever et c'est en partie grâce à Margot que chacun y est parvenu. Elle a accompli bien plus que son rôle d'aînée en prenant la maison en charge ainsi que ses deux petites sœurs. Bien que son comportement soit honorable, j'ai eu du mal à apprécier cette sœur que Lara Jean admire tant, pour sa perfection. Même si je l'ai comprise, je l'ai trouvée trop froide et inaccessible pour l'apprécier.
Kitty, la petite dernière âgée de neuf ans, est l'opposée de son aînée. Craquante et pleine de vie, elle ne déroge pas au stéréotype de la petite soeur exubérante qui nous fait sourire à chacune de ses apparations.
Si les filles Song sont développées, ce n'est pas le cas du père qui, à mon grand regret, est bien plus en retrait. 

Grâce à la plume de l'auteure, j'ai eu la sensation d'avoir accès aux pensées intimes d'une vraie adolescente de seize ans, qui parle de ses joies et de ses peines avec sincérité et simplicité. Le ton léger abordé dans le récit permet d'avoir le sourire et l'humour présent dans certaines répliques nous empêche de nous ennuyer.
En effet, on est embarqué dans le quotidien mouvementé de Lara Jean. Il ne se passe pas grand chose d’extraordinaire mais l'auteure parvient à transformer un détail de la vie de l'héroïne en un événement ayant beaucoup d'ampleur et on se laisse transporter dans ce joyeux méli-mélo.
L'histoire tourne autour d'autres choses que les frasques amoureuses de Lara Jean, ce qui permet à la romance de ne pas être omniprésente. Ainsi, bien l'univers reste mignon et girly, on ne tombe pas dans le gnangnan.Certains événements comme Noël viennent ponctuer le récit que j'ai trouvé très réaliste. C'est grâce à cet aspect que j'ai apprécié ma lecture. La vie banale du personnage principal pourrait être la mienne et celle de pleins d'autres, ce qui renforce le phénomène d'identification.

Je me suis étonnée du fait que l'héroïne ne cherche pas plus que ça à démasquer la personne lui ayant joué ce mauvais tour. Mais j'ai été entraînée par le déroulement qui nous mène à Peter. Arrogant et sûr de lui, ce beau gosse populaire a tout pour plaire mais aussi tout pour être insupportable et détestable. Il se révèle cependant être (un peu) moins cliché que d'autres personnages, notamment Gen et Chris. Au fil de ma lecture, Josh s'est mis à m'agacer alors que Peter n'a fait que monter dans mon estime.
A cause de la découverte des lettres, Lara Jean se livre à une mascarade, pour tenter d'arranger cette situation gênante. Bien que le procédé ait été utilisé maintes et maintes fois, le lecteur se prend au jeu aisément. Le scénario en lui-même n'est pas original, le déroulement et la fin sont prévisibles. J'ai d'ailleurs trouvé ça trop facile.

Bien qu'il soit sans surprise, A tous les garçons que j'ai aimé correspond amplement à mes attentes. A défaut d'originalité au niveau de certains personnages et de la trame, le dynamisme et la fraîcheur qui s'en dégagent éclipsent ces points auxquels je savais que je serai confrontée, à cause du genre. De même, l'aspect trop lisse et mignon m'a empêchée d'être touchée par ce roman que j'ai toutefois apprécié. S'il ne m'a pas marquée émotionnellement, ce livre a satisfait la part de romantisme qui est en moi et qui me pousse à rêver, comme semble le faire jeune fille sur la couverture de l'ouvrage. Voilà pourquoi j'ai envie de découvrir la suite des amours de Lara Jean, une adolescente sincère à laquelle je me suis attachée.

C'est donc un joli 6/10.

Tome suivant: PS: Je t'aime toujours